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Stanislas Frenkiel

Stanislas Frenkiel

Historien - Maître de conférences des Universités - Co-directeur de la collection Lien social et vulnérabilités d'Artois Presses Université - Faculté des Sports et de l'Éducation Physique (STAPS) - Université d'Artois

Conférencier
histoire
sport
YouTube : Temps de sport, Histoire
Marié, un enfant
41 ans
Permis de conduire
France
En poste Ouvert aux opportunités
Bienvenue,
je suis enseignant-chercheur à l’UFR STAPS de l’Université d’Artois, membre du Laboratoire SHERPAS (ULR 7369 - URePSSS) et co-directeur de la collection Lien social et vulnérabilités d'Artois Presses Université. Après une thèse en STAPS portant sur l'histoire des footballeurs professionnels algériens en France des années 1950 aux années 2000 et plusieurs expériences postdoctorales en France et à l’étranger, mes recherches s’orientent vers deux directions.

Premièrement, l’étude des migrations sportives internationales et la régulation du marché des sportifs professionnels à travers les carrières sportives et trajectoires biographiques de footballeurs professionnels (en contexte colonial et postcolonial) ainsi que la professionnalisation du métier d’agent sportif en Europe. Deuxièmement, j'analyse la construction des performances et des vulnérabilités sportives, produits de violences personnelles, sociales, économiques, étatiques, institutionnelles et symboliques. Je m'’intéresse à la recomposition de l’impact des pratiques sportives sur les rencontres interculturelles et les retrouvailles communautaires.

Sur ces thématiques, mes trois premiers ouvrages sont publiés : « Une histoire des agents sportifs en France, les imprésarios du football (1979-2014) » (Editions du CIES, 2014), « Sports in postcolonial worlds » (Routledge, 2016, avec Nicolas Bancel et Thomas Riot) et « Le football des immigrés, France Algérie, l'histoire en partage » (Artois Presses Université, 2021). Dans un registre associatif, j'anime depuis une quinzaine d'années des débats citoyens en milieu carcéral au sein de Nouveaux Regards Network (NRN - loi 1901).

Doctorat « Sciences du Sport, de la Motricité et du Mouvement Humain » - Mention Très Honorable

Université Paris-Sud – U.F.R. S.T.A.P.S.

Septembre 2005 à novembre 2009
Institution universitaire :
Ecole Doctorale 456 – Laboratoire Sports, Politique et Transformations Sociales (S.PO.T.S. – J.E. 2496)

Titre de la Thèse :
Des footballeurs professionnels algériens entre deux rives – Travailler en France, jouer pour l’Algérie (1954-2002)

Manuscrit en 4 volumes de 1 480 pages

Soutenance publique le 18 novembre 2009
Amphithéâtre de l'U.F.R. S.T.A.P.S.

Membres du jury :
Nicolas Bancel, Professeur des Universités, Université de Lausanne, Directeur
Omar Carlier, Professeur des Universités, Université Paris VII
Daniel Denis, Professeur des Universités, Université Cergy-Pontoise, I.U.F.M. de Versailles, Directeur
Pierre Lanfranchi, Professor, DeMontfort University of Leicester
Thierry Terret, Professeur des Universités, Université Lyon I, Rapporteur
Dominic Thomas, Professor, University of California Los Angeles, Rapporteur

Les félicitations ne sont pas attribuées à l’Université Paris-Sud. Néanmoins, elles ont été émises à l’oral par le président du jury et spécifiées dans le rapport de thèse.

Résumé de la Thèse :
Lors de cette recherche doctorale, nous avons mis en évidence les présences successives et majoritaires de trois générations de footballeurs professionnels algériens (les « migrants sportifs » de 1954 à 1972, les « migrants familiaux » de 1972 à 1988 et les « nés en France » de 1988 à 2002) dans les clubs français de première et seconde division. Pour écrire la socio-histoire de ces joueurs dans le Championnat de France (194 y travaillent de 1954 à 2002) et en équipe nationale algérienne, nous avons confronté diverses sources orales -une soixantaine d’entretiens « récits de vie » menés en France et en Algérie- et écrites : presse française et algérienne et archives personnelles des footballeurs, du C.I.O., de la F.A.F., de la F.I.F.A., de la Ligue d’Alger de Football et du Musée de la Préfecture de Police de Paris. Du match France-Afrique du Nord au match France-Algérie, en combinant méthode prosopographique et reconstruction quantitative de cette population sportive, nous avons souhaité éclairer de manière inédite les migrations sportives complexes en articulant les facteurs socioculturels avec les conditions historiques de leurs productions.

Ainsi, nous avons souligné le fait que ces migrations, entre la France et l’Algérie, sont conditionnées par la mise en jeu d’un capital sportif dans un marché concurrentiel et d’opportunités historiques à saisir. Outre l’existence indispensable de réseaux sportifs et extra-sportifs qui peuvent aider les joueurs à traverser la Méditerranée et à atteindre un pays relativement proche, ces migrations sportives s’expliquent par les perspectives socioéconomiques (permettant un espoir d’ascension sociale) et par des contextes politiques, dans un strict cadre fédéral et étatique réglementé en France et en Algérie. Au sein de cette relation historique entre ces deux pays qui pendant 132 ans n’en furent qu’un, ces migrations sportives s’expliquent aussi par des raisons culturelles que nous avons cherché à articuler avec celles évoquées précédemment. Autrement dit, les effets de double culture de ces footballeurs les poussent, quels que soient les pays où ils sont nés et ont grandi, à développer à la fois le désir de travailler dans le Championnat de France de football (« désir de France ») et celui de jouer pour l’équipe nationale algérienne (« désir d’Algérie »).

À la période coloniale comme postcoloniale, cette acculturation à la modernité occidentale depuis l’Algérie est essentielle dans la construction du projet migratoire des footballeurs et se déroule sensiblement selon les mêmes modalités. Quant au choix des footballeurs professionnels « algériens de France » (« migrants familiaux » et « nés en France », tous fils de travailleurs immigrés) de défendre massivement les couleurs algériennes, il s’explique aussi par des facteurs complémentaires et congruents (sportifs, économiques et politiques) qui doivent être mis en relation avec le façonnement familial et socioculturel de leur « identité algérienne ».


In this doctoral thesis, we have told the stories of three successive generations of professional Algerian soccer players (the « sports migrants » of 1954-1972, the « family based immigrants » of 1972-1988 and those « born in France » between 1988 and 2002) in first and second division French clubs. To write the socio-history of these players in the French Championships (194 played for it in the period 1954 to 2002) and in the Algerian national team, we have drawn on various oral sources -some sixty interviews (« life stories ») carried out in France and in Algeria- as well as written sources : the French and Algerian press and personal records, the C.I.O, the F.A.F., the F.I.F.A., the Ligue d’Alger de Football and the Musée de la Préfecture de Police de Paris. From the France-North Africa match to the France-Algeria match, combining the prosopographic method and the quantitative reconstruction of this population, the goal has been to shed a new light, from a cultural point of view, on complex sports migrations.

Therefore, we have emphasized the fact that theses migrations between France and Algeria were « put into play » because athletic capital in a competitive market and a historically high level of opportunity existed. Besides the crucial existence of sports and non-sports networks which might help players cross the Mediterranean and get to this relatively close country, these athletic migrations can be explained by looking at the socioeconomic perspective (the expectation of upward social mobility) and the political context, a strict governmental framework of regulations established by France and Algeria. At the heart of this historic relationship between the two countries -and for 132 years they were one and the same country, these sports migrations can also be accounted for by cultural factors which we have attempted to set forth alongside the explanations discussed earlier. Otherwise stated, these soccer players’ bicultural identity nurtured a desire in them, regardless of the country in which they were born or in which they grew up, to play in the French Championships (« desire for France ») but also to play for the Algerian national team (« desire for Algeria »).

During the colonial and the postcolonial periods, Algerian acculturation to western modernity, essential to the construction of a model of the migration of Algerian soccer players, plays out more or less along the same modalities. As to the overwhelming choice of « Algerians of France » professional players (« family based immigrants » and « born in France », in both cases sons of immigrant workers) to defend the Algerian colors, this can also be explained by complementary and concomitant factors (athletic, economic and political) which must be considered in conjunction with the familial and sociocultural shaping of their « Algerian identity ».